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Les autoroutes de l'information semblent recouvrir un concept insaisissable. Le mouvement permanent de l'innovation technologique n'explique que très partiellement la naissance et la permanence de ce sentiment diffus mais partagé par le plus grand nombre. Seuls quelques adeptes de la vénération technologique, plus prompts à la contemplation et à l'extase cybernétique qu'à l'analyse des processus complexes se satisferont d'une approche aussi réductrice.
Si l'on s'en tient à leur définition technique, les autoroutes de l'information n'ont rien d'obscur : des réseaux de télécommunication très performants, capables de transporter des images animées, des données informatiques et des sons. En revanche, l'image se brouille lorsqu'on aborde la question des usages ou des retombées de ces "inforoutes". L'erreur méthodologique fondamentale est de considérer les inforoutes ou le cyberspace comme de purs objets intellectuels, décorrellés du mouvement de la société. Ce brouillage est largement dû à la succession et à la superposition des discours qui ont investi l'imaginaire des autoroutes de l'information. Inutile de remonter au milieu des années 70, à l'époque où le terme est apparu. Le lancement en 1992 par le vice-président américain Albert Gore du projet de super-autoroute de l'information (information superhighway) semble bien marquer le point de départ d'une montée en puissance politique, industrielle, idéologique et médiatique du sujet des inforoutes. Depuis lors, les discours ont suivi de nombreuses évolutions, au fur et à mesure que le "Projet" gagnait la planète. Trois variantes du concept d'inforoute marquent des jalons significatifs de ce parcours : l'infrastructure nationale d'information (national information infrastructure : NII), l'infrastructure globale d'information (global information infrastructure : GII) et la société globale de l'information (global information society).
Le programme d'action pour la NII, est la concrétisation américaine du projet de super-autoroute[1]. Bien qu'ayant précédé toutes les autres elle demeure, à ce jour encore, la forme la plus achevée du projet d'autoroute de l'information. Étonnement, malgré la connotation industrielle, technique et matérielle ("infrastructurelle") de l'appellation, sa description s'appuie essentiellement sur une présentation assez fine des services que la société est en droit d'attendre d'elle. La liste est particulièrement éloquente puisque la NII promet pêle-mêle, de renouer avec la création massive d'emplois qualifiés et bien rémunérés, d'aider à enrayer le déclin du système éducatif, de contribuer significativement à rétablir l'égalité d'accès aux soins et à la santé, d'être un instrument au service de la cohésion sociale, de contribuer à réconcilier les américains et leur gouvernement en réinventant la démocratie.
Les relents utopistes du projet de la NII masquent maladroitement l'objectif politicien des auteurs. Publié par l'administration démocrate à un moment où William Clinton avait presque épuisé son lot de promesses électorales à renier, le programme d'action pour la NII gage, en toute simplicité, de s'attaquer un à un à tous les dysfonctionnements structurels de la société américaine. Une telle ambition est sensé asseoir "l'universalité nationale" du projet tout en promettant à chaque citoyen de lui redonner toutes ses chances dans une Amérique plus forte. Est-elle pour autant plus crédible ? Ses inspirateurs en paraissent-ils plus sincères ? Les raisons d'en douter ne manquent pas.
Deux exemples illustrent le bien fondé de cette appréciation. Le rapide abandon du programme de réforme du système éducatif par le gouvernement Clinton en disait long sur la détermination réelle de l'administration démocrate sur ce sujet pourtant qualifié de capital durant la campagne électorale. De simple instrument, la NII - dans son versant éducati f- se trouvait ainsi élevée au rang de solution. Or, ce programme était l'élément clé d'un dispositif visant à enrayer la crise éducative. Privée de ce cadre, la NII est condamnée à jouer un rôle marginal à l'échelle du pays tout entier. Le gouvernement expliqua ce retrait par la priorité absolue octroyée au programme de réforme du système de santé. Mais, là encore, la réalité a eu raison des promesses puisque ce programme a été abandonné à son tour. Plus encore, tandis que William Clinton envisage de limiter la croissance des programmes d'aide médicale au plus nécessiteux (Medicare et Medicaid), la nouvelle majorité républicaine s'engage à y réaliser des coupes sombres[2]. Les conséquences économiques de ce type de réductions budgétaires sont parfaitement prévisibles car elles ne feront qu'accélérer un mouvement déjà observable.
Le Texas, souvent cité en exemple, a ainsi vu disparaître une cinquantaine d'hôpitaux au cours des dix dernières années. Certains échecs sont indubitablement dus à une mauvaise gestion ou à l'aventurisme entrepreneurial de leurs initiateurs. Il n'en demeure pas moins que la baisse des salaires moyens observée ces dernières années[3] à pesé - et pèsera - sur la solvabilité des besoins en santé des américains les plus exposés à la précarité. Face à ce mouvement de fond indiscutable, quelle réponse nouvelle apportent les superautoroutes de l'information ? Toutes les solutions proposées se caractérisent par leur aspect prospectif. Socialement et politiquement, cela revient à accepter qu'il y ait deux rythmes et deux modes d'accès à la santé. Est-il admissible que les uns aient un droit imprescriptible et immédiat aux soins alors que d'autre n'auraient qu'un à-valoir postdaté sur un droit conditionné aux succès d'expérimentations en cours ?
Quant aux modes d'accès, le premier, classique, "présentiel", est réservé aux populations disposant localement d'infrastructures et des compétences médicales larges et variées. Ces mêmes populations pourront jouir de tous les services à distance tels que le suivi en temps réel (télémonitoring, télédiagnostic,...). Il est intéressant de noter que ces services sont d'autant plus efficaces qu'ils s'appuient sur une infrastructure médicale de proximité. En effet, à quoi bon apprendre en temps réel que l'on a besoin de subir une intervention chirurgicale d'urgence dans la demi-heure si l'on se trouve à trois quarts d'heure d'un premier hôpital ou s'il n'y a pas de SAMU ? Or, ce déséquilibre géographique est particulièrement saillant aux États-Unis et coïncide avec le creusement des inégalité sociales. La population la plus aisée de ce pays a, selon l'expression de Robert Reich, fait sécession. Elle s'est organisée en communautés finançant collectivement leurs propres services "publics" (santé, éducation, voirie,...). Les territoires ainsi délimités sont entourés de barrières économiques, culturelles et ethniques sensées en assurer l'étanchéité.
Le second mode d'accès aux soins est défini par le terme fourre-tout de télémédecine. L'exemple favori des défenseurs de ce système est celui d'un médecin de campagne qui pourrait demander à distance l'avis d'un spécialiste sur le cas d'un de ses patients. Ce dernier (ou la collectivité) économiserait ainsi les frais de déplacement et le temps perdu pour se rendre chez le spécialiste. Bien sûr, nul ne rappelle que ces dépenses sont d'autant plus élevées que désertification médicale de la zone où réside le patient est avancée. Mais surtout, cette approche fait totalement abstraction de la rationalité et de l'économie du système. Quel sera le coût de téléconsultation du spécialiste ? La disparition des spécialistes locaux ne découle-t-elle pas précisément de la désolvabilisation de la demande locale ? Le spécialiste sera-t-il disponible ? Aura-t-il la même disponibilité vis à vis de sa clientèle "distante" et de sa clientèle "présente" ? Le patient ne devra-t-il pas, de toutes façons, faire le déplacement pour effectuer des examens irréalisables sur place du fait de la concentration des moyens techniques et compétences ? La solidité technique des arguments masque très maladroitement l'inconsistance sociale du projet. Car c'est bien d'un projet qu'il s'agit. En prétendant compenser les inégalités socio-géographiques nées de la désertification médicale, la NII exempte du même coup les responsables politiques de s'attaquer à la racine des inégalités, puis aux inégalités tout court. Ainsi replacé dans son contexte, il ne fait aucun doute que si un tel système devait voir le jour, il serait, à l'opposé des promesses qui l'annoncent et des espoirs qu'il nourrit, profondément inégalitaire.
Vouée à l'échec sur les chantiers stratégiques intérieurs de l'éducation et de la santé, la NII mérite-t-elle d'être exportée vers l'ensemble du monde ? Le vice-président américain ne semble pas en douter une seconde lorsqu'il propose la mise en place d'une Global Information Infrastructure (GII). Les arguments qu'il avance devant l'assemblée générale pour le développement qui réunit les membres de l'Union Internationale de Communications (UIT) - une agence des Nations Unies - sont tirés du même tonneau que celui qui a fourni la matière de ses discours nationaux. Une différence, cependant, résume à elle seule la portée universelle du projet. En effet, la NII se fixe explicitement pour objectif de renforcer la domination technologique mondiale des États-Unis[4]. On comprend qu'Albert Gore omette de rappeler qu'à ses yeux la GII est la traduction économique de l'ascendant américain dans les technologies de l'information.
Son propos s'éclaire encore lorsqu'il exhorte tous les pays, et notamment les pays en développement, à ouvrir leurs marchés des télécommunications à la concurrence internationale. L'Argentine, le Venezuela, le Chili et le Mexique seraient, explique-t-il, les exemples à suivre[5]. Il faut bien plus que de la naïveté pour ne pas comprendre ce que les États-Unis entendent par "ouverture" lorsqu'on sait la place prépondérante qu'occupent les compagnies américaines dans le secteurs des télécommunications de ces États "exemplaires". Ces recommandations insistantes, critiquables dans leurs desseins, le sont également dans leur forme. Lorsque le vice-président de la première puissance mondiale demande aux délégués d'états indépendants d'adopter un "programme ambitieux qui aidera leurs gouvernements à bâtir la GII", il rappelle à ceux qui l'auraient oublié que le paternalisme fait le lit de l'ingérence.
Appliquée aux PED, la GII prônée par le gouvernement Clinton répond donc avant tout à des préoccupations d'extension et de pénétration de marchés. Une logique de prédateur que l'aide américaine au développement à ces pays n'inversera pas, bien au contraire. En effet, la "nouvelle" doctrine élaborée par Washington établit un lien direct et explicite entre l'attribution des fonds et les bénéfices que peut en attendre l'économie américaine. Les visées à court terme sur les services de télécommunications (principalement de téléphonie), sont relayées à moyen terme par des objectifs de stimulation de la demande adressée aux États-Unis dans les secteurs dits "de la convergence" (télécoms, informatique, audiovisuel).
Quant aux bénéfices à attendre de la GII sur le long terme, Albert Gore ne s'encombre pas de démonstration : "Le Président des États-Unis et moi-même croyons que la création de ce réseau de réseaux est un prérequis capital de l'accès au développement durable, pour l'ensemble de la famille humaine." Confidence, foi et paternalisme, les PED ont sans doute besoin d'autres armes pour sortir de la spirale du mé-développement. A la décharge du vice-président, il faut reconnaître que l'appel à la raison supposerait le recours à un raisonnement. Il lui faudrait alors expliquer en quoi sa politique de domination affichée à court et moyen termes contribuera à éradiquer l'échange inégal qui est précisément l'un des obstacles majeurs sur le chemin du développement. Ou encore, convaincre que l'ouverture totale des marchés qu'il préconise est le sésame de la "soutenabilité" du développement alors que même la Banque Mondiale est forcée d'admettre que l'émergence des NPI, et de la Corée du Sud en particulier, doit beaucoup au non-respect de cette "loi" plus idéologique qu'économique.
L'analyse qui a conduit une part significative de l'élite dirigeante américaine sur les chemins de la GII ne se réduit pas à ces gesticulations oratoires . Les enjeux vont même au delà de ce que l'administration américaine décrit comme "la promesse d'un nouvel mondial de l'information"[6]. "Cette révolution technologique [de l'information numérisée] va remettre en cause de nombreuses pratiques et positions acquises dans des marchés traditionnels, à une échelle globale."[7] Dans la compétition qui va s'en suivre, les États-Unis n'ont pas l'intention d'abandonner à quiconque le rôle d'organisateur de ce nouvel ordre mondial. Ils expriment clairement la place centrale qu'ils s'assignent en concevant la GII comme une "extension nécessaire et vitale de la NII"[8]. En février 1995, différentes pièces d'un projet global de l'administration américaine commencent à se dessiner, à s'articuler. Les aléas du calendrier voudront que ce soit également la date d'un G7 placé sous le signe de la "Société de l'Information". Cela suffira à brouiller une nouvelle fois les pistes.
Société de l'information ? L'idée n'est pas neuve, mais la Commission européenne y est attachée depuis la publication de son Livre Blanc sur la compétitivité et l'emploi. "L'élément clé dans l'expression `société de l'information' est le mot `société'."[9] Préférer la société à l'infrastructure, le social à l'économique, l'homme à la technique la volonté est louable. Mais jouer sur les mots ne suffit pas à démontrer une différence. Du simple point de vue des déclarations d'intentions sociales ou "sociétales" les Américains tiennent la dragée haute aux Européens : le Livre Blanc reste en deçà du Programme d'action pour la NII et le Programme de coopération pour la GII du ministère du commerce américain n'a rien à envier au Rapport européen Bangemann, très officiellement rédigé par un quarteron de pdg de multinationales.
Dans les faits, lorsque la Commission promet les lendemains radieux de la société de l'information, elle puise son inspiration dans les productions de l'administration américaine, parfois jusqu'au plagia. La terminologie reste effectivement le seul terrain où l'élite politico-administrative européenne cultive encore une identité. Ce n'est que pour mieux combler le vide du projet européen et dissimuler son ralliement - logique - au seul projet en place, celui de l'administration Clinton. Puisque les bienfaits poursuivis par tous à travers la société de l'information sont " la possibilité de créer plus d'emplois, de meilleurs emplois, et une meilleure qualité de vie"[10], c'est donc dans ces domaines que le projet mérite d'être questionné.
Lorsqu'on se demande si les autoroutes de l'information sont de nature à enrayer la dégradation généralisée des conditions du travail, encore convient-il d'inscrire cette interrogation dans le champ du réel. Si l'on se réfère au projet dominant, il est permis d'en douter à plus d'un titre. Tout d'abord, les effets mécaniques attendus (explosion de nouveaux besoins, rééquilibrage géographique) résistent mal à l'analyse, tout comme le caractère radical de l'innovation sensé les déclencher[11]. Mais surtout, les promoteurs de ce projet ne croient pas un seul instant à la possibilité de restaurer le plein emploi avec de meilleurs salaires, même dans les seuls grands pays industrialisés, autoroutes de l'information au pas.
Une fois de plus, l'analyse la plus claire est produite par l'élite dirigeante américaine. L'actuel ministre du travail du gouvernement Clinton, Robert Reich, développa voici quelques années les fondements économiques et politiques de ce qui devint le projet de NII[12]. Dans un contexte d'économie mondialisée deux raisons essentielles plaident selon lui en faveur du développement de ce réseau structurant. La première est qu'un état-nation ne dispose plus de leviers sur lesquels agir, si ce n'est le potentiel des facteurs de production les moins mobiles (essentiellement la performance des infrastructures de toutes sortes et la formation de la force de travail). Ainsi, il "garantit" à ses membres que des firmes internationalisées, attirées par la qualité de ces facteurs, viendront leur proposer des emplois. La seconde raison découle du besoin de spécialisation régionale, dans une conception pragmatique de la théorie des coûts comparatifs qui tienne compte des rapports de force comme des dynamiques sectorielles. Il s'agit d'occuper, dans la division internationale du travail, les places stratégiques à forte valeur ajoutée. L'ingénierie de l'information est dès lors présentée comme l'axe de spécialisation le plus porteur. Par là même, les populations déjà assurée d'avoir accès à des emplois - grâce aux premières mesures - verront en plus leurs salaires croître.
Qui profitera de cette manne ? Mesurée, l'analyse se garde de faire appel à des prophéties sur une prétendue explosion planétaire de nouveaux besoins et services susceptibles d'enclencher une nouvelle période longue d'expansion de l'économie mondiale. Elle se satisferait de voir les États-Unis occuper une position hégémonique sur le marché mondial de l'ingénierie de l'information. Dans une vision utopiste (et/ou impérialiste) Robert Reich explique que "l'économie mondiale n'impose pas de limite particulière au nombre d'Américains susceptibles de vendre des services de manipulation de symboles"[13]. Dans le meilleur des cas, les États-Unis seraient donc les grands gagnants de la société de l'information. Mais l'économiste n'est pas aveugle. Il est parfaitement conscient du décalage existant entre le niveau actuel de formation de la force de travail américaine et celui requis pour atteindre l'objectif visé. C'est donc en pleine cohérence avec ce projet global que l'équipe Clinton avait placé l'éducation et la formation au premier rang de ses préoccupations. Avec l'abandon de cette "priorité", éclate l'invraisemblance d'un objectif déjà fort peu crédible.
Ainsi, suivant la logique des dirigeants américains, la majorité de la population de la plus grande puissance industrielle risque de passer à côté des bienfaits prodigués par la société de l'information. Aucune perspective n'est offerte aux millions de travailleurs routiniers des secteurs ouverts à la concurrence internationale. A propos de ceux qui opèrent dans l'industrie, le ministre du travail note fort justement "qu'une formation supplémentaire peut retarder la perte de ces emplois de production, ou la baisse des salaires réels ; mais elle ne résoudra pas tous les problèmes rencontrés par les travailleurs qualifiés ou semi-qualifiés américains en concurrence avec le monde entier". Un raisonnement analogue s'applique au tertiaire qui regorge d'emplois de cette nature.
Les autres pays industrialisés n'ont aucune raison d'être mieux servis par la société de l'information. L'Europe, par exemple, n'est porteuse d'aucune vision concurrente et encore moins alternative. Si la tenu du G7 consacré à la société de l'information a eu un sens, c'est bien celui du ralliement de ses membres et de l'Union Européenne à un projet dont l'unique attrait est de perpétuer la domination des grandes puissances. A l'heure où elles voient leur suprématie contestée dans leurs domaines traditionnels par de nouveaux pays industrialisés et par certains pays en développement, la proposition américaine a le mérite d'offrir aux dirigeants européens une stratégie commune de repositionnement. Cette "société de l'information" en préparation est donc marquée du sceau de l'inégalité. D'une part elle s'avère incapable de répondre à la dualisation sociale dont sont victimes les pays avancés. Tout juste se propose-t-elle de la structurer. D'autre part, depuis son origine jusqu'à ses dernières déclinaisons, le projet est tout entier bâti sur une conception intrinsèquement inégalitaire de l'échange mondial.
Certes, il s'agit d'un projet instrumentalisant les technologies de l'information et non d'une fatalité technique. Il ne parait donc pas judicieux de diriger contre l'outil des critiques qui s'adressent au projet. Mais admettre cette part "d'irresponsabilité" de l'outil dispose tout autant à en envisager d'autres exploitations sociales, qu'a relativiser son importance vis-à-vis du projet qu'il sert. Le consensus minimal autour du projet dominant ne tient que par l'attachement des forces politiques, sociales et économiques qui le soutiennent à une conception des rapports sociaux et de l'ordre mondial. C'est sa force et sa substance. Énoncer une alternative à cette "société de l'information" en marche, conduit nécessairement à s'écarter des routes balisées et rassurantes de la technologie pour emprunter les chemins escarpés de l'énonciation de nouvelles priorités, de nouvelles métriques.
Asdrad TORRES, août 95
Page réalisée par Asdrad TORRES
Dernière mise à jour : Jeu 13 juil 2000