De Mandriva à Kubuntu


1. Prérequis
2. Mes raisons
3. Mes appréhensions
4. Le changement de système
4.1. Les préparatifs
4.2. Installer le nouveau système
4.3. Ouvrir une session en tant que root
5. Récupérer ses données
5.1. Restaurer les fichiers
5.1.1. /home dans une partition spécifique
5.1.2. Pas de partition spécifique pour /home
5.2. Convertir les noms de fichier au format UTF-8
5.3. Rendre les données à leurs utilisatrices
6. Rétablir un environnement cohérent
7. Périphériques récalcitrants
7.1. Palm
7.1.1. Quel est le problème ?
7.1.2. Tester la synchronisation
7.1.3. Verrouiller la configuration
7.2. Carte graphique nVidia
7.2.1. Quel est le problème ?
7.2.2. Installer les pilotes
7.2.3. Configurer son affichage
7.2.4. Remettre les réglages personnels au propre
7.2.5. Et si ça ne marche pas...
7.2.6. Pour aller plus loin
8. Changement d'habitudes
8.1. Installer un paquettage
8.2. Au secours : où est passé mon panneau de contrôle ?
8.3. Gérer son système : root

Résumé

Passer d'un environnement instable tel que le propose Mandriva à un envrionnement stable tel que le propose Ubuntu est possible. Avec Kubuntu, vous retrouverez votre bureau et vos applications avec le look & feel de KDE. Il faut prendre quelques précautions.

1. Prérequis

Cette documentation s'adresse à toute personne utilisant un système Linux Mandriva avec le bureau privilégié par cette distribution, à savoir KDE. Grâce à l'intense effort de développment et de documenation mené par les équipes de Kubuntu et d'Ubuntu, Kubuntu a atteint un niveau de maturité tel que les bénéfices d'un passage de Mandriva à Kubuntu dépassent de très loin les inconvénients.

Vous disposez donc d'une expérience du système Linux adaptée à l'utilisation que vous en faites. Si vous n'avez jusqu'alors fait qu'utiliser un système installé par une autre personne, le changement de système est une action d'une autre complexité. Si vous aviez vous-même installé votre système Mandriva, vous maîtrisez les notions essentielles pour effecter cette "migration".

Je documente ainsi une démarche réelle que j'ai conduite en partant d'un système Mandriva 2007.1 pour PC 32 bits. J'ai procédé à l'installation de Kubuntu à partir d'un DVD de la version 7.10 pour architecture i386. Je suppose que vous avez déjà récupéré un support d'installation (CD,DVD) de Kubuntu adapté à votre ordinateur. Si tel n'est pas encore le cas, vous pouvez télécharger des fichiers-images à graver chez vous ou demander l'envoi gratuit d'un CD de Kubuntu.

Cette documentation sera d'une faible utilité pratique pour une personne utilisant le bureau Gnome et souhaint passer de Mandriva-Gnome à Ubuntu. Je suis cependant persuadée qu'elle se retrouvera dans certaines des raisons que j'expose et ne peux que l'encourager à mener sa démarche à son terme.

2. Mes raisons

La raison décisive qui m'a poussée à changer de distribution la gestion des versions et des mises à jour que je trouve déplorable, sous Mandriva. Les versions ne sont pas maintenues assez longtemps et la mise à jour d'une version est impossible. La combinaison des deux donne une galère périodique à défaut d'être permanente.

Je ne sais pas quel est le discours officiel de Mandriva, mais mon expérience personnelle (de la 8.x à la 2007 spring) et les conseils donnés sur les forums se rejoingnent : sauf si vous aimez souffir, ne mettez pas jour votre ancienne version, intstaller la nouvelle. Suivent des conseils pas inutiles sur la création d'une partition /home que l'on conservera de version en version et autres pratiques de survie dans l'univers Mandriva. C'est encore pire que Window$, comme s'il fallait reformater son disque pour passer du sevice pack 3 au 4 !

L'autre truc hyper-pénible chez Mandriva ce sont les outils de configuration redondants avec ceux de KDE et autres. Résultat, on perd le contrôle car quelle que soit l'interface que l'on utilise, le résultat est imprévisible. Si ces outils "maison" ont été un "mal" nécessaire, dans les premiers temps de diffusion de Linux, ce n'est plus le cas aujourd'hui. L'intégration de ces outils est hasardeuse et l'on renonce vite à l'espoir de les voir évoluer harmonieusement.

À coté de ça, Ubuntu est reposant. Lors de l'achat de mon dernier portable, je l'avais choisi comme distribution parce qu'elle fonctionnait alors que Mandriva plantait. Quatre changements de version plus tard (upgrade), je n'ai jamais eu à réinstaller le système et tout est nickel.

Restait donc ma station de travail historique sous Mandrake puis Mandriva. Bien qu'installée de neuf, les 2007.1 n'a jamais parfaitement fonctionné. La restauration des données de configuration personnelles (les fichiers .* de /home/bibi) n'est jamais satisfaisante du fait du changement de version de Mandriva combiné à celui de KDE (toujours ces surcouches !). Comme avec Window$, j'avais le sentiment que chaque minute passée à comprendre le pourquoi du comment était une minute de perdue. La perspective de devoir installer une Mandriva 2008 tout en sachant qu'il faudrait tout recommencer lors de la prochaine mise à jour a fini de me convaincre de passer à Kubuntu 7.10. Tant qu'à s'enquiquiner, autant le faire une bonne fois pour toutes.

3. Mes appréhensions

Passant d'un Linux à un autre, les risques étaient, de toutes manières limités. Ubuntu a désormais fait sa place et le risque de ne pas retrouver une application packagée (prête à l'emploi) était faible[1].

L'une de mes principales incertitudes concernait le changement d'encodage du système de fichiers. Il s'agissait de passer d'iso-8859-15 à utf-8. Comment faire pour que les noms s'affichent correctement ? Qu'allaient devenir les liens symboliques ?

L'autre inquiétude majeur concernait la conservation de l'environnement de bureau de KDE (préférences graphiques, menu des applications, barres diverses, raccourcis...).

Le dernier soucis notable portait sur la gestion de la carte graphique nVidia qu'il me fallait impérativement rétablir en mode optimisé (pilote propriétaire). L'obtention d'une configuration satisfaisante m'avait demandé beaucoup de temps et d'apprentissage sur Mandriva et la perspective de devoir repartir de zéro ne m'enchantait pas.

4. Le changement de système

4.1. Les préparatifs

Comme avant toute intervention majeure, il est indispensable de procéder à une sauvegarde de toutes ses données personnelles[2]. Elles se trouvent dans le répertoire /home/<votre_identifiant>, le répertoire /home contenant donc l'intégralité des données personnelles (de toutes les utilisatrices).

Les bonnes pratiques veulent que le répertoire /home soit placé dans une partition qui lui est propre. On peut ainsi chambouler le système sans toucher au données. C'est d'ailleurs l'organisation des répertoires conseillées sur les forums Mandriva, puisque la mise à jour de version est une réinstallation complète de système.

Il est très vivement conseillé d'imprimer une description de ses partitions car ces informations seront demandées lors de l'installation du nouveau système. Allumez votre imprimante et lancez la commande :

$ df | lpr

Vous obtenez une liste des partitions avec le nom des répertoires associés et l'espace utilisé.

Note

Si vous avez ajouté des commandes ou des raccourcis personnels dans le répertoire /usr/local/bin, il est également temps de les sauvegarder.

4.2. Installer le nouveau système

Si vous utilisez un partition spécifique pour /home ou pour d'autre répertoires, vous devrez opter pour un partitionnement manuel, lorsqu'on vous en donnera le choix. Si vous utilisez une partition unique, optez pour le partitionnement automatique.

Avertissement

Si vous utilisez plusieurs partitions, ayez en tête que Kubuntu peut leur donner des noms différents de ceux donnés par Mandriva. Ainsi, hda1 peut se voir appelée sda1. La numérotation sera conservée et surtout la taille (indiquée par la commande df) devrait vous permettre de lever toute ambiguïté.

Lors d'une de l'installation du système, Kubuntu vous oblige a créer au moins un utilisateur et ne vous demande pas de mot de passe pour root. Après le redémarrage du système, Kubuntu ne vous permettra pas d'ouvrir une session graphique en tant que root. Vous serez obligé de passer par le compte de l'utilisateur créé lors de l'installation.

4.3. Ouvrir une session en tant que root

En ouvrant une sessions avec le compte que vous avez créé, vous utilisez l'espace de travail dans lequel vous avez l'intention de restaurer vos données sauvegardées. Or restaurer des données de configuration sur un système un cours d'utilisation est une très mauvaise idée. Il faut donc utiliser un autre compte. Inutile de le créé car le compte root existe déjà et vous allez devoir utiliser les privilèges de root pour restaurer vos données. Le plus simple est donc d'autoriser root à ouvrir une session graphique, ce qui vous permettra de travailler dans un compte différent de votre compte personnel.

Vous allez ouvrir une session en tant qu'utilisateur ordinaire et modifier le fichier de configuration qui vous permettra d'ouvrir des sessions en tant que root. Pour ce faire vous allez ouvrir une Konsole (terminal) : Menu K -> Système -> Konsole.

tapez-y la commande suivante :

$ sudo su

Vous devez taper votre mot de passe défini lors de l'installation.

Avertissement

Dans Kubuntu, à la différence de Mandriva, vous devez donner votre mot de passe personnel et non celui de root.

Une fois l'opération terminée, vous disposez des privilèges de root, pour toutes les commandes que vous passerez dans cette Konsole.

Vous pouvez maintenant définir le mot de root en tapant simplement la commande suivante :

# passwd

Vous devrez taper deux fois le mot de passe que vous voulez donner à root.

Avertissement

Kubuntu est assez regardant sur les mots de passe que vous créez. Il ne vous laissera pas choisir un mot de passe trop facile à deviner.

Vous allez maintenant modifier le fichier autorisant/interdisant les sessions graphiques pour root. Tapez la commande suivante (vous pouvez remplacer kwrite par votre éditeur de texte favori) :

# kwrite /etc/kde3/kdm/kdmrc

Dans le fichier ainsi ouvert recherchez la ligne contenant AllowRootLogin=false et remplacez false par true. Enregistrez le fichier et quittez kwrite.

Vous devez redémarrer votre ordinateur. Lorsqu'il vous présentera de nouveau l'écran de connexion, root apparaîtra comme une utilisatrice possible.

Note

Quitter la session en cours ou redémarrer le serveur X n'est pas suffisant. Il faut redémarrer l'ordi.

5. Récupérer ses données

5.1. Restaurer les fichiers

5.1.1. /home dans une partition spécifique

Si vous n'utilisiez pas une partition spécifique pour conserver vos données d'utilisatrices (/home) passez à la section suivante.

Vos données sont toujours présentes sur votre disque même si elles n'apparaissent pas ou, en tous cas, pas à l'endroit où elles devront finalement se trouver.

Kubuntu monte automatiquement toutes les partitions qu'il sait lire. Votre ancienne partition contenant votre répertoire /home ayant probablement été créée dans un format standard utilisé par Linux, Kubuntu l'a reconnue et montée.

Note

Lors de l'installation, au cours du partitionnement manuel, Kubuntu vous a montré le nom des partitions reconnues et le répertoire où il proposait de les monter.

En dehors des partitions que vous aurez déclarées comme faisant partie du système (/, /home, /var, etc.), Kubuntu monte les partitions qu'il reconnaît dans un sous-répertoire de /media portant le nom de la partition (par ex : /media/sda3). C'est là que vous retrouverez votre ancienne partition /home, soit d'après son nom, soit d'après son contenu.

Ouvrez une session graphique en tant que root et examinez le contenu de /media. Ayant tous les pouvoirs de root, vous pouvez librement circuler dans tout le système, tout consulter mais aussi tout supprimer. Soyez attentive...

Vous allez maintenant effacer le contenu du répertoire /home mais pas /home lui-même. Pour ce faire,vous pouvez taper dans une Konsole la commande suivante :

# rm -Rf /home/*

ou utiliser Konqueror, comme vous le faites habituellement.

Et vous allez monter la partition contenant vous anciennes données dans le répertoire ainsi dégagé. Mais vous devez préalablement la démonter de l'endroit où Kubuntu l'avait montée, par défaut (/media/xxx). Comme d'habitude, vous pouvez faire cela dans une Konsole à l'aide des deux commandes suivantes :

# umount /media/xxx

# mount /dev/xxx /home

Avertissement

Ne pas oublier de rendre ce démontage/montage permanent en l'inscrivant dans /etc/fstab, comme vous l'aviez fait sous Mandriva. En cas de doute utilisez l'outil graphique.

ou utiliser un outil graphique.

Note

Vous vous demandez peut-être quel outil vous allez bien pouvoir utiliser puisque vous n'avez plus le panneau de contrôle Mandriva où se trouvait cet outil... Aucune inquiétude, un tel outil est fourni par KDE. Vous le trouverez dans Menu K -> Paramètres du système -> Advanced -> Disk & Filesystems. Mais alors, à quoi servait l'outil de Mandriva ? Bonne question...

La section suivante ne vous concerne pas. Passez à celle d'après

5.1.2. Pas de partition spécifique pour /home

Vos anciennes données ne sont plus sur le disque de votre ordi car elles ont été effacées lors de l'installation du nouveau système. Vous allez devoir les restaurer. Mais avant toute chose, effacez le contenu du répertoire /home (mais pas le répertoire) afin d'en éliminer toute trace des données personnelles du compte ordinaire que vous avez créé lors de l'installation. Effacer des répertoires ou des fichiers est une chose que vous savez faire en utilisant Konqueror. Mais vous pouvez aussi bien utiliser une commande que vous taperez dans une Konsole :

# rm -Rf /home/*

Il faut désormais utiliser vos supports de sauvegarde pour restaurer les fichiers sauvegardés. S'ils sont sur un CD ou un DVD, il vous suffit de les insérer dans le lecteur ; Kubuntu le détectera et vous proposera d'en afficher le contenu. S'ils sont sur un disque externe branchez ce disque ; Kubuntu le détectera et vous proposera d'en afficher le contenu. Si vous avez effectué votre sauvegarde sur une partition d'un disque interne, cette partition est déjà montée dans l'un des sous-répertoires du répertoire /media ; regardez ce qui s'y trouve à l'aide de Konqueror, vous retrouverez vos données.

Il ne vous reste plus qu'à recopier les données de la sauvegarde dans le répertoire /home, suivant une procédure symétrique à celle que vous avez utilisée pour réaliser la sauvegarde.

5.2. Convertir les noms de fichier au format UTF-8

Comme je l'indiquais au début de ce texte, mes nom de fichiers étaient codés en iso-8859-15 alors que Kubuntu utilise utf-8. Il faut donc convertir les noms de fichiers puisque l'on souhaite évidemment que les noms de fichiers soient affichés proprement !

L'excellent utilitaire convmv réalise parfaitement la conversion de l'encodage des noms de fichiers. Il rebutera un peu les personnes récalcitrantes à taper des commandes dans une konsole, mais le résultat est tellement appréciable que cela en vaut la peine. Les noms de fichiers retrouvent leurs accents et autres cédilles. Les liens symboliques sont conservés.

# comvm -f iso-8859-15 -t utf8 -r --nfc --notest /home

Utilisez convmv en toute confiance. Tant que vous ne lui demandez pas explicitement d'effectuer les changement (option --notest), il réalise une simulation et affiche les changements qu'il effectuerait si on le lui demandait pour de bon.

Note

Si convmv n'est pas installé par défaut, il suffit de le demander au système. Puisque vous êtes dans une Konsole, le plus simple est d'y copier-coller la commande suivante (sans les guillemets)  : "apt-get install convmv".

5.3. Rendre les données à leurs utilisatrices

Quelle que soit la technique que vous ayez utilisé pour restaurer les données, elle n'appartiennent plus à leur utilisatrices. Dans le cas simple d'une seule utilisatrice, /home ne contenait qu'une seul sous-répertoire appartenant initialement à l'utilisatrice Mandriva unique que vous aviez créée. À l'installation de Kubuntu, vous avez créé un "clone" de cette utilisatrice et lui avez probablement donné le même nom, voir le même mot de passe. Malgré cela Kubuntu est incapable d'attribuer à la nouvelle utilisatrice le données appartenant à l'ancienne car les fichiers ne portent pas le nom de leur propriétaire mais le numéro-utilisateur que le système a alloué à leur propriétaire, lorsque ces utilisateurs ont été créé.

Pour simplifier l'explication, nous allons supposer que l'utilisatrice s'appelle "moi". Vous remplacerez "moi" par le(s) nom(s) d'utilisatrice(s) correspondant à votre situation. Après restauration, le répertoire /home contient donc un répertoire moi contenant toutes les données de l'utilisatrice éponyme. Pour faire comprendre au système que /home/moi appartient à moi, le plus efficace et les plus simple est de taper une commande dans une Konsole :

# chown -R moi:moi /home/moi

Avertissement

Résistez à l'envie d'aller farfouiller dans vos données. À l'instant présent, vous avez ouvert une session graphique en tant que root. Pour le système vous être root. Vous risqueriez de rendre root propriétaire des données que vous manipuleriez !

Vos données ont été réintégrées dans le nouveau système et elles vous appartiennent. Vous devez désormais quitter la session graphique que vous avez ouverte en tant que root et ouvrir une session sous votre propre nom d'utilisatrice.

6. Rétablir un environnement cohérent

La session graphique que vous avez lancé s'est ouverte en utilisant vos anciennes données et vos anciens fichiers de configuration. Au premier abord, le plus perturbant est le bureau n'est pas intégralement fonctionnel. Certains accessoires ont disparu, d'autres sont présent mais ne réagissent pas. Le pire est l'état désastreux du Menu K. Votre bureau est incohérent car il fait appel à des applications qui n'existent plus et, pire encore, à une organisation de KDE perturbée par les "améliorations" de Mandriva. Il va vous falloir le nettoyer des scories de votre ancien système Mandriva.

Pour le moment, oublions les applications manquantes. Vous les réinstallerez au fur et à mesure de vos besoins. Restent un grand nombre de dysfonctionnement qu'il serait pénible et parfois vain de vouloir régler au cas par cas. La méthode de nettoyage la plus efficace consiste à remettre à zéro certains fichiers de configuration, sans toucher les données importantes (marque pages, certificats, mots de passe, etc.) qui sont indispensables à une utilisation fluide de notre environnement de travail.

Cinq fichiers et répertoires de configuration retiendrons notre attention :

  • .locale

  • .gconf

  • .gconfd

  • .menu

  • .config

Tous ces fichiers et répertoires sont des fichier cachés, comme l'indique le "." par lequel commence leur nom. Pour les rendre visibles dans Konqueror : Affichage -> Afficher les fichiers cachés. Créez un dossier temporaire (par ex., tmpconfig) dans lequel vous placerez des copies de sauvegardes.

Comme il n'est pas indiqué de modifier les fichiers de configuration d'un compte sous lequel on a ouvert une session, vous allez quitter la session courante et rouvrir une session en tant que root.

Dans cette session, vous affichez le contenu du répertoire /home/moi et demandant l'affichage des fichiers cachés. Plutôt que de supprimer purement et simplement les cinq fichiers et dossiers retenus, vous allez les déplacer dans le dossier de sauvegarde (tmpconfig) que vous avez crée. C'est tout. Fermez la session root et ouvrez une session ordinaire.

Si tout se passe bien, KDE va recréer les fichiers et dossiers, avec les valeurs par défaut, comme s'il s'agissait d'un nouvel environnement de travail. Toutes vos autres réglages et préférences sont conservés. Vous devriez avoir un Menu K propre et une configuration graphique standard. Sur cette base standardisée, vous pouvez personnaliser votre environnement autant que vous le souhaitez. Ces personnalisation seront intégralement préservées lorsque vous mettrez à jour Kubuntu dans une version suivante[3].

7. Périphériques récalcitrants

7.1. Palm

7.1.1. Quel est le problème ?

J'utilise un assistant numérique Palm Tungsten T que je synchronise (via un port USB) avec Kontact, l'outil de gestion de données personnelles de KDE. KPilot, l'utilitaire de synchronisation de KDE, est moins performant et moins bien intégré aux dernières versions de Linux que ne l'est son homologue sous Gnoem. Les équipes de Mandriva manifestaient une attention particuière au Palm qui permettait un fonctionnement "plug & play" du Palm.

Avec Ubuntu, l'utilisation d'un Palm pouvait dégénérer en casse-tête sans fin pour qui avait installé une version 6.10 ou 7.04. Avec la version 7.10 (Gutsy Gibbon), les choses semblent être rentrées dans l'ordre. Il faut encore faire une intervention manuelle mais elle simple et le résultat est garanti.

7.1.2. Tester la synchronisation

Commecez par vous assurer que les paquettages indispensables sont bien installés : kpilot, kontact. Pour ce faire, l'outil graphique Adept Manager (Menu K -> Système -> Adept Manager) ou les commandes suivantes tapées dans une Konsole vous informeront et/ou vous permettront d'effectuer les installations manquantes.

$ sudo apt-get install kontact

$ sudo apt-get install kpilotp

La première commande sudo vous demandera d'entrer votre mot de passe d'utilisatrice ordinaire. Elle vous permet de lancer des commandes réservées à root sans avoir à ouvrir une session en tant que root. Le seconde commande ne vous demandera pas votre mot de passe car le système se souvient que vous venez de le lui donner[4]. Ne fermez pas cette Konsole, vous allez en avoir besoin.

Si vous lancez Kpilot, vous retrouvez l'interface à laquelle vous êtes habituées. Vos anciens réglages de Kpilot ont été conservés mais la synchronisation ne devrait pas fonctionner. Tous les logiciels nécessaires sont présents dans votre ordi mais pas activés. Quittez KPilot et assurez-vous que l'icône KPilot disparaît de la boîte à miniatures de la barre des tâches de KDE[5]. Pour activer le "module" manquant, taper la commande suivante dans la Konsole que vous aviez gardé ouverte :

$ sudo modprobe visor

Relancez Kpilot, la synchronisation devrait fonctionner.

7.1.3. Verrouiller la configuration

En l'état actuel, vous pouvez synchroniser votre Palm tant que vous ne redémarrez pas votre ordi. Suite à un prochain démarrage ou redémarrage, vous devriez taper la commande "modrope..." avant de pouvoir de nouveau synchroniser. C'est agaçant et parfaitement idiot ! Vous allez donc imposer à votre système d'activer le module "visor" lors du démarrage de l'ordi.

En fait, un fichier empêche l'activation du module, lors du démarrage. Il suffit donc de supprimer ce fichier. La commande suivante réalise cette suppression :

$ sudo rm /etc/modprobe.d/libpisock9

Lors du prochain démarrage, le module "visor" sera activé et la synchronisation disponible sur simple demande de votre part, comme avant, sous Mandriva.

7.2. Carte graphique nVidia

7.2.1. Quel est le problème ?

À première vue, tout fonctionne normalement. N'importe quel système Linux est capable de reconnaître et de faire fonctionner une carte nVidia, pour une utilisation de base. Si vous souhaitez utiliser à plein les performances graphiques de votre carte, il vous faut installer des programmes spécifiques (pilotes). Cette contrainte vous est imposée quelle que soit la distribution Linux que vous utilisez (Kubuntu, Mandriva, Fedora, Debian...). La seule différence se situe dans la facilité avec laquelle telle ou telle distribution vous permet d'installer les "pilotes" nécessaires. Sur Mandriva, la version gratuite ne propose rien ! C'est à vous de vous débrouiller. Un moyen de vous pousser à prendre une version payante. Sur Kubuntu, la version "de base" prend déjà en charge ce besoin.

Si l'utilisation "de base" de votre carte graphique nVidia suffit à vos besoins, n'allez pas plus loin. Perfectionner la configuration de son ordi au delà de ses besoins est un excellent moyen de s'empoisonner l'existence.

7.2.2. Installer les pilotes

Un outil adapté à ce genre de besoin est prévu dans le panneau des Paramères Système de KDE : Menu K -> Paramètres du Système -> Advanced -> Administration du Système -> Pilotes Propriétaires.

Le système vous affiche alors les pilotes propriétaires disponibles pour votre ordi et vous indique s'ils sont utilisés. Si vous avez une carte nVidia, vous devriez voir apparaître "Pilote d'accélération graphique nVidia". L'affichage est grisé pour vous signaler qu'il vous est impossible de modifier ces paramètres du système, en tant qu'utilisatrice ordinaire. Le bouton "Mode administrateur..." situé en bas à droite de la fenêtre vous permet de modifier ces réglages. Votre mot de passe d'utilisatrice ordinaire vous sera demandé.

Cochez la case qui vous intéresse et laissez vous guider. Le système s'occupe de tout.

7.2.3. Configurer son affichage

Après avoir redémarré votre système, vous avez la possibilité de régler votre affichage en exploitant au mieux les capacité de votre de carte graphique (et par ricochet de votre écran). Pour ce faire, ouvrez une session en tant que root. Une fois la session ouverte, en appuyant sur les touches Alt-F2, vous faites apparaître une fenêtre vous permettant de taper la commande suivante :

nvidia-settings

Cette commande lance le programme graphique de réglage de votre carte graphique. La rubrique qui vous intéressera en priorité est "X Server Display Configuration". Elle vous permet de régler la définition de l'écran, la fréquence de rafraîchissement, le nombre de couleur ; bref, les réglage de base de tout écran. Le bouton Apply vous permet de tester vos configurations. Lorsque vous avez trouvé et validé la configuration qui vous convient le mieux, il faut l'enregistrer définitivement. Le bouton "Save to X Configuration File" est fait pour ça. Dans la bôite de dialogue qui apparaît, décochez la case "Merge with existing file" et validez.

Les réglages "par défaut" de votre système sont désormais ceux que vous venez de décider. Mais chaque utilisatrice individuelle peut en avoir fait d'autres. C'était peut-être votre cas, en tant qu'utilisatrice de Mandriva. Il va falloir mettre les choses au propre.

7.2.4. Remettre les réglages personnels au propre

Vos anciens réglages sont toujours présents dans vos données de configuation personnelles. Avec Mandriva, vous aviez au moins trois manières d'agir sur ces réglages. Il en résulte un empilement incohérent d'options et de réglages.

Pour éliminer les scories de ces anciens réglages personnels de l'affichage susceptibles d'interférer avec vos nouveaux réglages par défaut, il vous suffira de supprimer l'un de vos fichier (pour chaque utilisatrice). Vous êtes toujours dans la session ouverte en tant que root. Vous avez donc le droit de suppimer les fichiers appartenant à n'importe quelle utilisatrice. Une opération que vous pouvez réaliser avec Konqueror ou par une commande tapée dans une Konsole (moi désigne l'identifiant de l'utiliatrice pour laquelle vous effectuez la supression - remplacez le par un identifiant valable dans votre cas)  :

rm /home/moi/.kde/share/config/displayconfigrc

Note

Si vous utilisez Konqueror, notez que .kde est un dossier caché. Il n'apparaîtra que si vous avez activé l'option d'affichage correspondante.

Vous pouvez désormais vous déconnecter de la session root et rouvrir une session en tant qu'utilisatrice ordinaire. Si tout s'est déroulé comme prévu, les régalges par défaut s'appliquent également à votre session personnelle.

Si vous essayez de changer vos paramètres personnels d'affichage en utilisant le panneau de contrôle de KDE, il vous sera indiqué que cette opération est impossible. En effet, en installant les pilotes propriétaires de nVidia, vous avez perdu cette possibilité. Pour modifier vos paramètres personnels, vous devrez utiliser la même commande nvidia-settings que celle utilisée pour établir les nouveaux réglages par défaut.

7.2.5. Et si ça ne marche pas...

L'inconvénients des pilotes propriétaire c'est qu'ils sont propriétaires... Ceci prive la communauté des développeurs des informations et des moyens d'action nécessaires pour les intégrer harmonieusement dans tout système. C'est pour cette raison que les utilisatrices d'informatique (Linux, FreeBSD, Mac OS X, Window$...) rencontrent sans cesse des problèmes avec ces pilotes (de carte graphique, d'imprimante, etc.).

On se retrouve alors face une multiplicité de siuations qu'il est impossible de traiter ici, par manque de connaissance et manque de temps. Sans compter que de nouveaux problèmes ne manqueront pas d'apparaître ! Heureusement la communauté francophone Ubuntu/Kubuntu/Xubuntu est très active et tient à jour une documenation riche sur cette question. Les liens suivants donnent quelques points d'entrée dans cette documentation :

7.2.6. Pour aller plus loin

Vous disposez également d'une documentation détaillée indiquant la panoplie de régalges disponibles, bien au delà de ce que nvidia-settings vous permet de modifier. La mise en oeuvre des informations que vous y trouverez est plus complexe car elle vous obligera à intervenir directement sur le fichier de configuration par défaut de l'affichage.

8. Changement d'habitudes

En passant de Mandriva (KDE) à Kubuntu, on retrouve de nombreux repères puisqu'on conserve KDE. Mais Kubuntu et Mandriva sont sur deux branches cousines de Linux, ce qui entraîne des modifications d'habitudes dont certaines sont perceptibles par les utilisatrices ordinaires, comme nous ;-)

8.1. Installer un paquettage

L'installation de paquettages (paquets, applications, logiciels) est un incontournable de toute nouvelle installation.

Dans Mandriva, l'installation des paquettages nécessaires à une application se fait depuis le panneau de contrôle ou en utilisant la commande uprmi. Dans Kubuntu on retrouve ces deux options. L'outil graphique de gestion des paquettage s'appelle désormais Adept Manager (Menu K -> Système -> Adept Manager) et l'homologue d'urpmi s'appelle apt-get.

Vous remarquerez que quelques différences existent entre les outils Kubuntu et Mandriva mais que l'essentiel est préservé. La gestion des dépendances fait que le système détecte toujours les incompatibilités entre logiciels que vous souhaitez installer de même que ceux dont dépendent ceux que vous voulez installer. Il est unaninement reconnu que de système de gestion de paquettages utilisé par Kubuntu (celui de Debian) est de bien meilleure qualité que celui sur lequel s'appuie Mandriva. Passée une phase d'adaptation vous êtes certaine de gagner au change.

8.2. Au secours : où est passé mon panneau de contrôle ?

De nombreux outils du Panneau de Contrôle de Mandriva sont redondants avec les outils disponibles sur le panneau des Paramètres du Système de KDE. L'utilisatrice ordinaire y retrouvera l'essentiel des outils qui lui sont nécessaires.

Compte tenu de la maturation des systèmes Linux et de la famille Ubuntu, la totaltité des fonctionnalités graphiques proposées par le panneau de contrôle de Madriva sont couvertes par des outils graphiques, souvent plus complets et plus fiables (ce n'est pas difficile !) car développés sur une base plus large.

Les utilisatrices souhaitant administrer un système serveur ou simplement contrôler ponctuellement des fonctions sophistiquées (firewall, réseau privé virtuel, dossiers partagés entre plusieurs ordis, etc.) pourront se tourner vers un panneau de contrôle développé pour de nombreux systèmes Unix, sans distinction de marque : webmin.

Les utilisatrices de Kubuntu récupéreront sans difficulte la version la plus à jour de cet outil sur le site officiel de Webmin, en cliquant sur le bouton Debian Packages.

8.3. Gérer son système : root

Si l'on est l'unique utilisatrice d'un ordinateur personnel, on en devient de fait l'adaministratrice. Dans les systèmes Linux, ces deux fonctionnalités sont totalement découplée. On l'a vu ici, on intervient tantôt en tant qu'administratice sous l'identité root, tantôt en tant que nous mêmes.

Pour permettre à une utilisatrice d'intervenir ponctuellement en tant que root, sans avoir à quitter sa session, des commandes spéciales ont été inventée, principalement sudo et kdesu. La première est utilisée lorsqu'on tape des commandes dans une Konsole, la seconde nous permet de lancer des applications graphiques sous l'identité root.

L'utilisation de ces deux commandes est protégée par un mot de passe. Dans le cas d'un ordi partagé en plusieurs utilisatrices, on peut souhaiter que seules quelques unes aient le droit d'intervenir sous l'identité root[6] .

Kubuntu et Mandriva diffèrent dans la manière de traiter ce mot de passe. Alors que Mandriva vous demandait le mot de passe de l'utilisatrice prédéfinie root (créée dès l'installation du système), Kubuntu vous demande votre mot de passe d'utilisatrice ordinaire. Dans les premiers temps cela peut être déroutant.

Nous l'avons vu au début, Kubuntu nous interdisait d'ouvrir des sessions graphiques en tant que root. D'une manière générale Kubuntu (comme Ubuntu) fait tout son possible pour empêcher l'utilisatrice (même unique) de l'ordi d'ouvrir des session complète de travail en tant que root. En mode graphique, on n'est sensée ne mener que des actions ponctuelles, l'action en continue sous l'identité root n'étant tolérée que dans un terminal, en mode textuel...

Il y a dans tout cela une infantilisation des utilisatrices qui lasse même si elle ne surprend plus. Cette manière de ne pas laisser le choix, pour le soit-disant "bien de l'utilisatrice" est tellement stérotypique du discours officiel de l'informatique propriétaire (Micro$oft en tête) qu'elle rend pathétiques celleux qui l'entonnent, mot pour mot, intonations incluses, imbuEs de le savoir limité et de leur importance, dans le monde du logiciel libre. Mais ceci est une autre histoire ;-)



[1] Dans les faits, il est de plus en plus fréquent de trouver des versions d'applications packagées pour Ubuntu et pas pour Mandriva.

[2] Si vous ne savez comment faire cette sauvegarde c'est que vous ne sauvegardez pas vos données. Vous aimez vivre dangereusement... Il est temps d'apprendre à faire une sauvegarde sur un support externe à votre ordi (disque, CD, DVD, serveur...). Ne changez pas de système tant que vous n'avez pas sauvegardé vos données.

[3] Sous réserve que KDE assure la compatibilité. Mais vous n'aurez que les facéties de KDE à traiter, pas celles de Mandriva.

[4] Au bout d'un certain temps, le système oublie. C'est une sécurité pratique quand l'ordi est placé dans un lieu collectif. C'est juste enquiquinant lorsqu'il s'agit d'un ordi privatif dans un lieu privé.

[5] Un clic droit sur l'icône vous permettra de quitter le "démon" de KPilot.

[6] Qui donne accès à toutes les données personnelles de toutes les utilisatrices !