Résumé
Cet article présente comment migrer définitivement vers KDE 4, alors que l'on travaille avec KDE 3, après une phase d'exploration. Il détaille la migration des données personnelles (agenda, adresses...) qui est souvent un point critique de la migration. Le cas des Palm est traité.
Utilisant Kubuntu 9.0 4, je me suis retrouvéE sous KDE 4, bien avant que cet environnement de bureau n'est atteint le stade d'une honnête version bêta.. J'ai fait marche arrière et réinstallé proprement KDE 3.5 en vue d'assurer sa cohabitation avec KDE 4. KDE 3.5 était donc mon envenrionnement de travail tandis que KDE 4 n'était qu'un terrain d'essai.
Les fichiers de KDE 3 se trouvent alors dans ~/.kde3 tandis que ceux de KDE 4 se trouvent dans ~/.kde. Ceci illustre bien le changement de statut des deux versions, dans l'évolution de Kubuntu. Les deux versions sont installées et opérationnelles. Il s'agit de dupliquer certaines données de l'environnement KDE 3 afin de les retrouver dans KDE 4. Il s'agit des données propres à KDE, les autres données étant pleinement exploitables quelque que soit l'environnement de bureau considéré (Gnome, XFCE, KDE...).
Suite à cette migration, l'objectif est de travailler exclusivement sous KDE 4, sans plus jamais ouvrir une session KDE 3.
Une partie de votre environnement KDE 3 est automatiquement transporté dans kde 4. Quelle partie exactement ? Cela n'est pas très clair. En ce qui concerne la personnalisation du bureau, peu de choses sont récupérées car peu sont récupérables. KDE 4 utilisant un nouveau concept de bureau, il est logique que les réglages de l'ancien bureau n'aient plus grand sens.
L'environnement KDE ne se limite pas au bureau, il comprend les réglages et données des applications KDE elles-mêmes. Les plus critiques sont sans doute : les applications gérant les données personnelles (PIM), les signets et certificats du navigateur Web, le portefeuil de mots de passe (Kontact, Koqueror, Kwallet).
Pour une utilisatrice donnée, la migration automatique est déclenchée lors de l'ouverture de sa première session KDE 4. Sitôt après la migration, les données critiques sont, si tout s'est bien passé, les mêmes dans les deux environnements, KDE 3 et KDE 4. À partir de ce moment là, toute action dans l'un des environnements ne modifiera que les données de cet environnement. Fatalement, des différences apparaîtront. Elles ne feront que croitre, avec le temps et l'utilisation. L'idée étant de travailler normalement sous KDE 3 et d'explorer sérieusement[1] KDE 4 En conséquence, le jour où l'on décidera de basculer vers KDE 4, il est certain que les données seront significativement différentes.
Une manière de déclencher artificiellement la migration automatique est, dans une session KDE 3, de faire disparâitre (renommer ou supprimer) le répertoire ~/.kde. Lors de la prochaine ouverture d'une session KDE 4, l'utilisatrice verra son environnement reconstruit. Cette technique n'est pas intéressante. En effet, lors de l'exploration approfondie de KDE 4, un temps substanciel a été investit dans la configuration de ce nouveau bureau. On a peut-être déjà pris quelques habitudes ; on ne veut pas repartir de zéro. De plus, cette migration automatique est loin d'être parfaite. Il faut, au mieux en vérifier les résultats, au pire la compléter "à la main".
Il s'agit de compléter manuellement un environnement KDE 4 existant.
Les données les plus importantes sont les signets. Pour les tranférer d'un envrionnement à l'autre, il suffit de copier-coller le fichier boolmarks.xml qui les contient depuis ~/.kde3/share/apps/konqueror dans ~/.kde/share/apps/konqueror. Je ne traiterai pas des certificats et mots de passe car je ne conserve pas de données confidentielles dans un navigateur lié à un bureau.
Kontac est le gestionnaire de données personnelles (PIM[2]) de KDE. En pratique cela recouvre le mail, l'agenda, le carnet d'adresses, les taches, les flux rss, les notes et quelsques autres bricoles. Dans mons cas, les données hyper-critiques étaient le mail, l'agenda et le carnet d'adresses.
Pour la suite des opérations, il est préférable d'ouvrir une session KDE 4.
Fermer l'application Kontact avant de faire le copier-coller.
On commence par copier-coller le(s) fichier(s) de carnet(s) d'adresses. Si on utilise les réglages par défaut, il n'y a qu'un seul carnet. Il s'appelle std.vcf et se trouve dans ~/.kde3/share/apps/kabc/std.vcf. On le copie dans l'emplace équivalent de KDE 4 ~/.kde/share/apps/kabc/std.vcf.
Lancer l'application Kontact (kde4) ouvrir le carnet d'adresse et vérifier si le bon carnet d'adresse est sélectionné. Ne pas se fier aux fiches. Dans la minii-fenêtre "carnets d'adresses" sélectionner le carnet d'adresse, cliquer sur le pictogramme d'édition puis vérifier que le fichier est bien celui que l'on vient de copier.
On procède comme pour le(s) carnet(s) d'adresses. Le fichier concerné est : ~/.kde3/share/apps/korganiser/std.ics.
Le cas du courrier est plus compliqué. On veut récupérer le courrier, les identités, les comptes de réception et les comptes d'envoi. Le mail se trouve dans un répertoire défini par les fichiers de configurations. Il suffit donc de transférer les fichiers de configuration et Kmail (kde4) ira automatiquement chercher les courriels à l'endroit indiqué. On ne duplique donc pas le mail.
Fermer l'application Kmail (ou Kontact) avant de faire les copier-coller.
Il faut copier-coller 4 fichiers de configuration depuis ~/.kde3/share/config/ vers ~/.kde/share/config/ :
email_defaults
email_identities
kmailrc
mailtransports
En ouvrant Kmail (kde4) on devrait retrouver son courrier.
Les personnes utilisant des assistants personnels Palm et de Kontact sont habituées à Kpilot. C'est l'outil qui permet de synchroniser les données entre Kontact et le Palm. Celles qui utilisent le couple KDE-Palm depuis quelques années ont déjà eu à souffrir des aléas de mise à jour de Kpilot. Avec la version 4 de KDE, un sommet d'instabilité et d'imprévisibilité est atteint.
En l'état actuel, la solution la plus fiable, la seule qui n'oblige pas à intervenir manuellement sur les données et qui garantisse une conservation intégrale des données existantes est de ne pas utiliser Kpilot pour KDE 4. Comme on dispose de KDE 3.5, il ne reste qu'à utiliser notre version de Kpilot pour KDE 3, depuis KDE 4. Il suffit de créer un raccourci que l'on pourra placer dans le lmenuy K ou à l'endroit de son choix. La commande à associer au raccourci à une allure inhabituelle mais tout à fait licite :
PATH=/opt/kde3/bin:/opt/kde3/games:/opt/kde3/bin:$PATH KDEDIRS=/usr/:/opt/kde3/ KDEHOME=$HOME/.kde3 XDG_DATA_DIRS=/opt/kde3/share/:/usr/share/ MANPATH=/opt/kde3/share/man kpilot
La commande s'écrit sur une seule ligne !
Grâce aux informations fournies dans cette commande, kpilot trouvera tout seul le démon qui lui convient (kpilotDaemon).
Avant de procéder à toute synchronisation, il faut reconfigurer Kpilot. On prendra soin d'indiquer explicitement les chemins vers les fichiers d'adresse, de calendrier et de tâches (idem calendrier) de manières à ce que la synchronisation se fasse avec les bon fichiers (ceux que l'on a collés lors des étapes précédentes).
Difficile de prévoir la longévité de cette solution... Elle est conditionnée à la mise à jour des remix semi-officiels de Kunbuntu prévoyant la cohabitation de KDE 4 avec KDE 3.5 comme version mineure. Survivra-t-elle à la prochaine version LTS d'Unbuntu qui sera la première du genre à reposer sur KDE 4 ? Rien n'est moins sûr, d'autant que KDE 4.3 atteint enfin un niveau de stabilité qui le rend utilisable par touTEs.
La demande en Palm/Kontact et les énergies pour développer Kpilot étant réduites, on a de bonnes raison de s'interroger sur l'avenir de Kpilot. Le passé chaotique de Kpilot a précipité vers Evolution les linucienNEs qui n'étaient pas vicéralement attachéEs à Kontact. L'outil de synchronisation Palm/Evolution est stable, fiable, fonctionnellement plus riche que la peau de chagrin qu'est devenu Kpilot. La baisse et le vieillessement de la base installée PalmOS participe à sa marginalsiation progessive. Le modèle même de la synchronisation entre un ordi et un pda cède la place à un modèle plus complexe mobilisant des serveurs, des réseaux, des smartphones, des station de travail, des mini-pc... Akonadi est la réponse de KDE à cette évolution, mais sa prise en compte a compléxifié la refonte de Kpilot.
Si les (la ?) personnes qui développent Kpilot finissent par sortir une version utilisable, la refonte du code permettra peut-être de la maintenir à faible coût et donc d'en assurer la pérénité. La manifestation des utilisatrices y contribuerait. Sinon, Evolution sera la seule issue envisageable..