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Vous avez dit "Alliance" ?


Il y a les alliances pour voir et les alliances pour vivre. General Magic, qui compte parmi ses actionnaires Apple, Motorola, Sony, France Telecom, AT&T, NTT, Fujitsu et d'autres encore, entre à l'évidence dans la première catégorie. Cette société californienne crée en 1990 explore des technologies de base destinées aussi bien aux communicateurs personnels ou à la télématique qu'aux les réseaux à la valeur ajoutée. Bref, au multimédia ! Pour inhabituelle que soit cette forme de coopération tous azimuts, elle ne doit pas occulter les accords majeurs que passent ces mêmes sociétés, avec moins de partenaires et beaucoup plus de dollars.

Au rang des évitables, il faut bien évoquer les mégafusions dont les États-Unis ont été récemment le théâtre. La plus retentissante, la prise de contrôle amical (une transaction de 20 milliards de dollars) du câblo-opérateur TCI par l'opérateur régional de téléphone Bell Atlantic, a fini par avorté. Force est de constater que le caractère stratégique de l'affaire n'a pas résister à l'appétit financier immédiat des protagonistes. Un mois plus tard, le téléphoniste Southwestern Bell et le câblo-opérateur Cox mettaient un terme à un projet d'alliance du même type. Les nombreux observateurs qui voyaient dans ces deux projets la preuve irréfutable le l'abolition des frontières entre l'audiovisuel et les télécommunication en ont été pour leur frais. D'autres plus réalistes, plus au faits du contexte américain, replaçaient ces tentatives d'intégration horizontale dans la bataille mouvementée qui y oppose les opérateurs de télécommunications et l'administration fédérale depuis la fin du monopole d'AT&T, en 1982. Par contre, l'OPA de 9,6 milliards de dollars lancée par le câblo-opérateur Viacom pour le contrôle de Paramount, dernier grand studio "à prendre" (si l'on excepte la MGM contrôlée par le Crédit Lyonnais), a fini par aboutir. Crûment qualifiée d'intégration verticale entre un "constructeur" et un "intégrateur-distributeur" de contenus audiovisuels, cette opération n'a pas déclenché d'euphorie multimédiatique.

Ces péripéties n'ont pas empêchés de solides accords transatlantiques de voir le jour, principalement dans les télécoms. L'alliance entre BT (ex British Telecom) et l'opérateur américain MCI a ouvert le bal. France Telecom et Deutsche Telekom ont trouvé chaussure à leur pied en la personne de l'américain Sprint tandis, qu'in extremis, AT&T faisait affaire avec le consortium européen Unisource. Le même AT&T recevait parallèlement l'autorisation des autorités fédérales américaines pour racheter l'opérateur de radiotéléphone McCaw Cellular, venant ainsi chasser sur les terres des compagnies régionales. Moins spectaculaires que les précédents, ces accords stratégiques n'en conditionnent pas moins la survie de leur signataires en leur ouvrant la porte de marchés dont la réalité n'a d'égale que la croissance à des taux élevés.

Asdrad TORRES

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Page réalisée par Asdrad TORRES
Dernière mise à jour : Jeu 13 juil 2000